top of page
  • Photo du rédacteurATSA-AH

Des beaux souvenirs de Tatiouine 

Dernière mise à jour : 11 nov. 2019

Quelques mois se sont écoulés depuis cette première mission qui s'est déroulée en Avril 2019, voici enfin les souvenirs de cette semaine partagés.

Le temps que le corps et l'esprit intègrent tous ces souvenirs, nous sommes en Octobre 2019...

Voici les mots posés par Alain SADOINE (président de l'association et encadrant de la première mission) sur cette riche expérience Marocaine :

"Ça y est, c’est parti pour notre 1ère mission !!

Le départ est un peu agité (2 démissionnaires de dernière minute, 1 table qui n’est pas montée dans l’avion), mais nous arrivons entiers et c’est ça le plus important.

Après une traversée de 4h en voiture entre Fes et Midelt, nous arrivons enfin chez Farid, qui nous a conduit et nous héberge pour cette nuit.

Cette 1ère nuit de promiscuité, à 8 dans un salon Marocain à dormir sur des banquettes nous a forcément rapproché et participera à la cohésion du groupe pour tout le reste de la mission.

Le lendemain, 1h de piste pour arriver à Tatiouine, notre lieu de villégiature pour 1 semaine, dans un cadre majestueux au pied de l’Atlas.

Le village ne comprend que quelques maisons de berbères sédentarisés. Farid, notre hôte et chef du village nous accueille en compagnie de Sœur Marie qui œuvre ici depuis de nombreuses années et Fatim Zara, Kinésithérapeute Marocaine, qui sera notre interprète pendant la mission.

A peine le thé à la menthe (avec ses 3kg de sucre… On comprend pourquoi il y a autant de diabétique ici…) terminé, les 1ers patients pointent le bout de leur nez.

C’est Farid et sa famille qui ont prévenu les gens qu’ils connaissaient de notre venue. On découvre notre lieu de travail, 1 grande salle dans le dispensaire, qui se transforme vite en salle de soins et salle d’attente, avec des femmes qui discutent, des enfants qui jouent au milieu des tables de soins. Une toute autre ambiance…

1er contact surprenant, la barrière de la langue, de culture… et surtout des femmes qui mènent une dure vie de labeur dans ces montagnes, qui n’ont pas l’habitude de prendre soin d’elles et qui ne connaissent pas l’ostéopathie.

Bref une découverte de part et d'autre, soignants et soignés.

Au terme de ce 1er après-midi bien rempli, nous regagnons notre gite autour d’un autre thé à la menthe, en attendant le repas du soir. Le confort est un peu plus au rendez-vous ; nous avons 4 chambres pour 8, le grand luxe.

L’eau chaude est capricieuse, mais bon on a de l’eau courante la plupart du temps.

Après un repas préparé avec soins par la famille de Shériff, nous gagnons nos couches des images plein la tête et aussi beaucoup de questions sur les jours à venir.

En arrivant ici, on s’était fixé des horaires de consultation ; on avait même prévu de remplir des dossiers pour chaque patient, en vue de notre prochaine mission….Peine perdue, la seule certitude, c’est l’heure à laquelle on ouvre le dispensaire.

Après tout s’enchaine, la file d’attente ne désemplit pas. Ça grouille de partout, on ne sait pas qui vient pour des soins ou pour accompagner. Ils arrivent en pick-up, en âne…

Ils ont fait parfois fait plus de 2h de route pour venir nous voir. Et avec ça, ils attendent encore 2h, dans le calme et avec le sourire.

Leur seul impératif, rejoindre leur domicile avant la nuit. Sinon, ils passeront la nuit au village et repartiront le lendemain.

Au total, sur 6 jours sur place, nous avons pu effectuer environ 180 consultations.

Les populations rencontrées ont été assez variées, avec tout de même une majorité de femmes.

Les hommes pour la plupart, partaient travailler tôt dans les montagnes et rentraient souvent la nuit tombée. Ils étaient certainement plus pudiques aussi (notre équipe était composée de 3 hommes et 5 femmes).

Les moments de pause ont été occupés de façon bien agréable (goûters avec thé à la menthe, ballades autour du village, à dos d’âne pour les téméraires, quelques ateliers avec les enfants du village, et même tonte des moutons dans un camp berbère à proximité…) ; Bref, de belles images et de bons moments partagés pour nous permettre de décompresser un peu.

Quelques moments forts : La rencontre avec nos joyeux compères (Mohamed et son frère, enfants handicapés lourdement, pris en charge par Fatim Zara pour une rééducation au village pendant 6 mois). Ils nous ont accompagné au quotidien dans nos consultations, et nous ont apporté beaucoup de joies et de rires.

La rencontre avec un jeune adolescent, amené par sa mère. Il était porteur d’une maladie génétique, avec de nombreuses tuméfactions osseuses (de la taille parfois d’un ballon de foot), mais avec toute sa tête. Un jeune homme très attendrissant, une maman dans le désespoir… des larmes, beaucoup d’émotions partagées.

La rencontre avec un homme d’une trentaine d’années, amené par sa femme (qui devait le porter car il ne marchait plus). Sa femme demandait à ce qu’on l’aide à remarcher et qu’on lui redonne la forme. Après réflexion, il était surement en stade terminal d’un cancer… mais pas de prise en charge médicale possible pour ces berbères. Il est reparti comme il est venu, dans les bras de sa femme, avec ses enfants qui couraient derrière. Beaucoup de tristesse…

Tous ces sourires au quotidien, dans le cœur et dans les yeux, simplement pour nous dire merci… de magnifiques images à conserver précieusement. Des difficultés ? Pas vraiment. Peut-être la nécessité pour nous tous de nous adapter à de nouvelles conditions de travail, à une nouvelle culture.

Les femmes que nous avons rencontrées se sont livrées sans retenue, avec beaucoup d’expression de leurs douleurs, ce qui pouvait parfois paraitre déstabilisant, faisant craindre de leur faire mal. Le seul repère pour ne pas faire de mal : se mettre vraiment en écoute des tissus et les respecter. Bref, le meilleur moyen de grandir dans ses sensations, pour tous ceux qui étaient là.

Un petit coup de mou en milieu de semaine, pour certains, mais la cohésion du groupe a permis de tenir le choc et d’assurer la mission jusqu’au bout.

Au final, nous avons dû quitter le village de Tatiouine avec beaucoup de peine, ayant l’impression de laisser derrière nous une famille qui nous a accueillis comme tel.

Mais aussi contents de rentrer chez nous, car nous avons beaucoup donné durant cette mission, en sortant de notre zone de confort, en laissant beaucoup d’énergie à ces gens qui le méritent bien. Ils nous attendent de pied ferme pour la prochaine mission.

Ne reste plus qu’à trouver les fonds pour rendre cela possible !!!"

71 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page